Le Fauvisme
En 1905, Henri Matisse souhaite donner un tournant à sa carrière artistique. Sous les conseils de son ami le peintre Paul Signac, il se rend à Collioure au printemps de cette même année. Ce petit village, par sa nature et son charme fou, suscite son étonnement. Collioure, ville chargée d’histoire, bordée par la mer et les montagnes de vignes en escaliers devint à ce moment-là sa principale source d’inspiration. Les rencontres avec les artistes et intellectuels roussillonnais Etienne Terrus, Aristide Maillol, Daniel de Monfreid ainsi que la venue du peintre André Derain participent au processus de création d’un nouveau mouvement pictural. Ce courant, basé sur l’émotion et la couleur poussée à son paroxysme, est en rupture totale avec les conventions de l’époque. Henri Matisse et André Derain expérimentent durant cet été 1905, une nouvelle manière de peindre : la peinture ne sert plus à reproduire une réalité mais à exprimer une émotion. Sous leurs pinceaux, le trait se simplifie, la couleur utilisée est pure et expressive.
A l’automne de cette même année, Henri Matisse et André Derain exposent leurs peintures réalisées à Collioure, au Salon d’Automne à Paris. Ces peintures font scandale et suscitent un choc artistique. Le critique d’art Louis Vauxelles parlera de « Donatello au milieu des fauves ». Le terme « Fauvisme » est ainsi né et désigne ce nouveau mouvement qui s’affranchit des règles picturales du 19e siècle et ouvre la voie aux bouleversements artistiques du 20e siècle. Henri Matisse devient le chef de file de ce courant qui rassemble notamment les peintres André Derain, Raoul Dufy, Maurice de Vlaminck, Georges Braque, Charles Camoin, Albert Marquet, Kees Van Dongen.
Les toiles peintes par Matisse et Derain sont achetées par des collectionneurs d’art et leurs permettent d’acquérir une certaine notoriété. Ces tableaux, aujourd’hui exposés dans les plus grands musées aux quatre coins du monde, ont participé à la renommée de Collioure. Découvrez-les dans Collioure grâce au « Chemin du Fauvisme » et suivez ce parcours jalonné des reproductions des œuvres des deux hommes.
« Le fauvisme est venu du fait que nous nous placions tout à fait loin des couleurs d’imitation et qu’avec des couleurs pures nous obtenions des réactions plus fortes. »
« La couleur surtout et peut être plus encore que le dessin est une libération. »
Henri Matisse
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