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Collioure, berceau du fauvisme

Par Sam

La naissance du Fauvisme à Collioure ... 

« Au milieu de l’orgie des tons purs : Donatello chez les fauves », voilà comment le célèbre critique d’art Louis Vauxcelles a présenté en 1905, le buste classique d’Albert Marque exposé dans la VIIème salle du salon d’Automne. Une expression aussi percutante que provocante, qui baptisa cette jeune génération en quête d’exaltation de la couleur pure et donna l’appellation « fauvisme » à ce mouvement artistique.

Niché entre mer et montagne, le village de Collioure avait déjà en 1888 attiré l’attention de Paul Signac, artiste peintre affilié au pointillisme. Suivant les conseils et les pas de son ami, Henri Matisse s’installe en terre colliourenc le 16 mai 1905. La découverte de ce petit port de pêche catalan débordant de couleurs et de lumière méditerranéenne provoque un « choc émotionnel » chez le peintre. Il puise également son inspiration des rencontres qui s’opèrent avec les artistes roussillonnais Etienne Terrus, Aristide Maillol et Georges Daniel de Montfreid, exécuteur testamentaire de Paul Gauguin. La solitude de Matisse face à ce potentiel créatif l’incite à inviter ses amis d’atelier à venir le rejoindre. Seul André Derain répondra à son appel et se présente, chargé de son barda d’artiste, à l’Hôtel de la gare de Collioure en juin 1905.

Depuis le Boramar, la colline d’Ambeille ou sur les rochers de la Moulade, les deux hommes peignent de concert et inventent un nouveau style de peinture. Le Fauvisme se singularise par plusieurs caractéristiques novatrices dans l’histoire de l’art. Les couleurs ne reflètent plus la réalité mais deviennent le support des émotions de l’artiste. Matisse dira à ce propos : « Quand je peins en vert, ça ne veut pas dire de l’herbe ; quand je peins en bleu, ça ne veut pas dire le ciel. ». Les formes sont simplifiées à l’extrême et la couleur devient le véritable sujet du tableau. Le geste est instinctif et se retranscrit sur la toile par de grands aplats de peinture.

En moins de trois mois, Henri Matisse peint plus de 15 toiles, 40 aquarelles et une centaine de dessin. André Derain produit 30 toiles, 20 dessins et une cinquantaine de croquis. Les deux artistes auront trouvé à Collioure l’inspiration nécessaire à la création de ce mouvement pictural novateur.

La Moulade et la Japonaise au bord de l'eau, Henri Matisse
Le faubourg de Collioure, André Derain